Plaidoyer pour une économie régénérative, respectueuse des limites planétaires

Plaidoyer pour une économie régénérative, respectueuse des limites planétaires

Plate-forme des entreprises de la transition écologique – Initiative apolitique

 

 

Portés par un processus collaboratif, une 50aine d’entreprises de la transition écologique ont collaboré à la production et/ou soutiennent le document ‘Pour une économie régénérative respectueuse des limites planétaires’ afin d’aider les politiques à faire face au défi climatique.

Objectif : réduire nos émissions globales de 80% d’ici 2030

Les émissions mondiales de CO2 sont aujourd’hui de l’ordre de 53 gigatonnes/an, soit un niveau 5 fois plus élevé que la capacité d’absorption (11 Gt/an) des écosystèmes. Nous avons donc besoin d’un plan de mesures inédit dans l’Histoire humaine pour faire face à ce défi climatique (ainsi qu’à celui de la biodiversité qui est tout aussi important). Les solutions seront tant techniques qu’humaines. En effet, nous avons besoin d’un changement profond de nos modes d’existence et du  système économique (et pas seulement de certains éléments de ce système). Nous avons besoin d’un nouveau contrat social et environnemental.

Principes

Nous nous sommes inspirés de l’équation KAYA qui présente une décomposition des émissions de gaz à effet de serre en plusieurs facteurs d’une multiplication :

CO2 = (CO2/Energie) x (Energie/PIB) x (PIB/ Nbre d’habitants) x Nbre d’habitants

Partant de celle-ci, nous proposons une nouvelle économie ‘régénérative’ basée sur les principes et valeurs suivants :

  • Les entreprises (et les entrepreneurs !) ne sont pas un problème mais une solution dès lors qu’elles sont sources d’inspiration vers plus de durabilité.
  • Les entreprises de la transition écologique portent en elles des projets et une vision radicale du changement.
  • Les politiques doivent soutenir ce secteur émergent tout en fixant de nouvelles règles pour l’ensemble des entreprises.
  • L’humain doit être au cœur de la transition
  • La société a besoin de plus de ‘commons’ (biens communs) et moins de privatisations (de terre, etc)
  • La sobriété est une valeur
  • L’économie doit être de plus en plus dématérialisée
  • La croissance quantitative n’est plus la solution unique au développement
  • L’Homme doit accepter la finitude de toute chose (et des limites de notre unique planète)
  • Le but ultime et unique d’une entreprise n’est pas de rémunérer le capital mais de créer et de distribuer de la richesse (y compris pour les employés), au travers notamment de la relocalisation de l’économie.
  • Il faut déconnecter la richesse financière de la réussite.
  • Chaque acteur économique doit devenir producteur net (balance entre externalité positives et négatives) d’impacts positifs sur l’humain et l’environnement grâce notamment à la mise en place de réseaux vertueux (ex : nouvelles chaînes alimentaires, etc) et d’un nouveau système économique (dotés de nouvelles règles).

Face    aux    enjeux,    il    faut    faire    grandir    rapidement    les    entreprises    de    la    transition. Notre secteur peut sembler petit si on prend les entreprises une à une mais il faut voir l’ensemble de cet écosystème en développement qui, lui, peut déjà être comparé à des grands comptes de l’économie conventionnelle.

 

Pour ce faire, l’Etat doit envoyer un signal clair aux consommateurs via une TVE (Taxe sur la Valeur Environnementale) dont le but est de rendre les produits à impact positif moins chers (et a contrario les produits à impact négatif plus cher et de plus en plus cher, la taxe toucherait aussi les produits importés).

L’Etat crée donc de ce fait des conditions de marché qui permettent aux ‘éco-produits’ régénératifs d’avoir un public cible à des conditions attrayantes.

 

10  mesures – phares

Gouvernance de la transition

  • La Belgique devrait consacrer au moins 67,5 milliards de son PIB dès 2019 (soit 15%, chiffres de 2018) à la transition écologique
  • Créer un statut d’entreprise de la transition écologique avec des indicateurs clairs, des incitants et couplé d’un Observatoire de la transition écologique de l’économie et des entreprises.
  • La politique n’est plus une profession (un ‘métier à vie’) mais un service effectué temporairement envers la société. Fin de la démocratie représentative partisane.  La démocratie directe est généralisée via des Assemblées citoyennes.

Financement de la transition

  • Rating des entreprises/produits par une Agence indépendante afin d’évaluer l’impact carbone de tout produit mis sur le marché en Belgique.
  • Faire payer un prix plus juste en quantifiant le coût de la pollution avec une taxe (TVE – Taxe sur la Valeur Environnementale) proportionnelle aux dommages environnementaux (CO2, ressources, biodiversité…) d’ici 2025 et visant à réduire le prix des produits aux impacts les plus faibles. L’entièreté des fonds générés seront dédicacés à la finance bas carbone et aux entreprises à balance carbone positive.

Alimentation

  • Soutenir les producteurs et transformateurs locaux et bio en facilitant l’accès à la terre, en accompagnant la transition vers le bio/frais/local/de saison et en proposant dans les cantines publiques et privées des repas bio/frais/local/de saison, le plus souvent végétariens et répondant également aux critères de relocalisation.

  

Logement

  • Investir massivement dans l’isolation de l’ensemble de l’habitat et les énergies renouvelables. Taxer progressivement l’énergie selon la consommation. Moratoire sur la construction neuve pour allouer 100% de l’effort aux rénovations et transformations.

 

Mobilité

  • Instaurer un moratoire sur la construction de routes et infrastructures routières dès 2020, soutenir le développement des infrastructures et de l’offre ferroviaire, fixer une redevance de 70 à 450 € par vol décollant ou atterrissant en UE.
  • Optimiser le transport de marchandises par des modes durables, modulariser le type de transport selon les distances, caractère urbain, etc. Induire une limitation drastique des transports de marchandises par le développement d’une production et d’une consommation locales.

 

Circularité et Zéro déchet

  • Chaque secteur doit être encouragé financièrement dans la solution la moins génératrice de déchet afin de promouvoir l’absence de déchet et la circularité qui permettront une plus grande résilience de nos économies.

 

Téléchargez ici le document complet du plaidoyer

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